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Acquérir un chien -->> Faire le bon choix d'un chiot...

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1) Le difficile et délicat choix d'un chien 

 

2) Vouloir acquérir un chiot  de race

 

Choisir d’acquérir un chiot d’une race précise ou se décider pour l’un des petits bâtards de la chienne du voisin… Ce choix sera en tout cas un engagement pour plusieurs années, et ne saurait se faire sur un coup de tête ou un coup de cœur pour une jolie « peluche » aperçue dans une vitrine ou un « super marché » de l’animal.

 

S’interroger sur les motifs de vouloir un chien, aide à mieux choisir le compagnon rêvé, que l'on vive seul(e), à deux ou en famille, avec un ou plusieurs enfants.

L’important est de ne pas choisir n’importe lequel, n’importe comment, n’importe où et n’importe quand, cela pour le confort de tous et l’harmonie des relations avec un chien.

 

Fixer votre choix, c’est prendre en considération :

 

  • votre mode de vie : "pantouflard", très occupé, ou sportif et plus disponible pour de grandes balades convenant mieux à certains types de chiens. 

  • votre caractère : débonnaire ou autoritaire, certains individus de certaines races exigeant peut-être un propriétaire plus rigoureux et averti.

  • votre lieu et espace de vie : grande ville, campagne, petit ou grand appartement, maison avec ou sans jardin. Certaines races ont vraiment besoin de beaucoup d’espace ou/et de vivre absolument en extérieur, d’autres craindront plus la chaleur, le soleil ou le froid et les intempéries.

  • votre âge, votre situation familiale : célibataire, marié avec ou sans enfant en bas âge, certaines races supportant moins bien les ambiances survoltées par exemple. 

  • vos autres chiens ou animaux si vous en possédez : certains mâles s’accommodant plus ou moins bien de la cohabitation avec d’autres chiens ou d' autres espèces animales (par manque de familiarisation précoce).

  • vos priorités en matière de loisirs et vacances : certaines races souffrent des escapades ou vacances sous la canicule, les plus grandes tailles peuvent rebuter certains hôteliers ou loueurs, et attention aux réglementations sur les molosses qui changent suivant les pays de la communauté européenne.

Umisan la belle Akita à l'âge de 2 mois

Certaines races, dont les sujets auront une maturité tardive, réclameront un plus long temps de patience et rigueur dans la gestion du quotidien . Peut-être ont-elles, si j’ose dire, un peu moins « le sens de l’humour », alors propriétaires trop permissifs s’abstenir … surtout avec certains mâles !

D’autres races seront plus sportives, et si vous n’êtes pas fan de jogging et grandes balades, que vous habitez dans une zone urbanisée et bétonnée, ni vous ni l’animal ne serez vraiment heureux. Portez votre choix sur un genre de chien plus "casanier", nécessitant moins d’activité physique, comme certaines races géantes par exemple, mais seulement si vous disposez d’un grand espace de vie… sinon tournez-vous vers les miniatures ! 

Des races aux babines pendantes ou celles aux poils longs et fournis, conviendront mal aux personnes méticuleuses et trop soucieuses de la propreté de la maison et de la voiture. Si vous faites partie de celles-là regardez plutôt du côté des chiens à poils courts et poils durs ou qui ne les perdent pas.

 

Vouloir acquérir un chiot  de race

C’est d’abord s’informer de ses conditions de développement précoce à l’élevage

 

Si l’on envisage de faire l’acquisition d’un chiot de race et que l’on a à cœur d’organiser une démarche réfléchie, des questions se posent sur l’orientation des choix à faire pour trouver le petit animal qui répondra à nos attentes. Quelles sont les premières « bonnes » questions à se poser ? Vers quoi porter le regard pour faire les bons choix ?

 

Fixer son choix sur une race

 

Si l’on n’a pas encore fixé son choix sur le chien que l’on envisage d’acquérir, la rencontre avec des éleveurs des différentes races que l’on met en balance, permet de préciser ses propres attentes et préférences, et de mieux les mettre en adéquation avec la race à retenir.

Ces professionnels dresseront chacun le portrait de la race qui les passionne, et tout futur acquéreur devra retenir celle qui regroupe les qualités et « défauts » de chien qui pourront correspondre à sa personnalité et son mode de vie familiale.

Sans rester uniquement centré sur l’aspect physique (certes important), tous ces renseignements permettent de « fouiller » dans les caractéristiques raciales, pour pointer ce qui peut orienter le choix final. Attention cependant, que tout ce qui concernera le caractère sera à entendre avec beaucoup de réserve. Certains traits tempéramentaux annoncés comme « distant » « dominant » « pot de colle » etc… dépendront surtout du modèle relationnel que ses futurs propriétaires instaureront avec leur chien.

Il vaudra mieux s’attarder sur les prédispositions et aptitudes au travail d’une race (aptitudes qui toutefois ne se révèlent que si les facteurs nécessaires à leur apparition sont réunis, parfois par dressage), éléments qui finalement en disent long sur un profil comportemental et relationnel de chien.

 

Le « bon modèle » d’élevage

 

Tout au long de ces rencontres avec des éleveurs, et comme il y a toujours du mieux et du moins bien (dans cette activité comme dans d’autres) examinons ce que peuvent être les critères sur lesquels s’appuyer pour trouver le « bon élevage ».

Les conditions d'hygiène des lieux et l'état de santé des géniteurs (entre autre, l'absence de tare génétique telle que la dysplasie par exemple) sont évidemment à connaître parfaitement.

Tout cela est primordial mais n’est pas tout, car la stabilité émotionnelle du chiot est un critère de choix dont il faut particulièrement s’informer. Car comment envisager de démarrer une bonne relation avec un chiot, si celui-ci n’a pas les acquis de base absolument nécessaires à une poursuite harmonieuse de son développement ?

 

Pour un chiot équilibré

 

Quelles sont aujourd’hui les attentes d’un acquéreur qui souhaite cohabiter d’une part, et pouvoir se déplacer partout d’autre part, avec son chien ?

Il le veut évidemment sociable avec ses congénères et les humains (enfants ou adultes) et que le possible fort tempérament de certains (ex : chez les races de terriers ou molossoïdes) ne se traduise pas par de la réactivité agressive, mais un parfait équilibre pour s'adapter aux multiples situations de la vie de sa famille.

Comment obtenir cet équilibre, à partir de quand ce profil se façonne-t-il ?

 

L’inné et les acquis

 

C’est la richesse en stimulations de la vie du très jeune âge, qui prépare un chiot équilibré et apte à poursuivre sans crainte ni surexcitabilité excessives, l’apprentissage de la vie avec ses futurs propriétaires.

Tout chiot est d’abord l’expression de son patrimoine génétique, c’est évident. Cependant, cette « promesse » génétique ne se réalisera pour donner un animal prêt à vivre en famille et en société, que si toutes les conditions sont réunies pour favoriser son bon développement physiologique, mais aussi émotionnel et comportemental.

 

La qualité du vécu prénatal influe déjà sur le comportement du chiot qui naîtra, et le bien être ou au contraire le mal être émotionnel de la génitrice, fera toute la différence.  

Quand il n’est pas offert une gestation paisible et confortable à une femelle, les chiots « baignent » dans la gamme des émotions négatives des chocs et du stress vécus par leur mère. C’est déjà une certaine sensibilité qui s’acquiert là, in utero. Des conditions de vie paisibles sont donc à privilégier pour la reproductrice dans son élevage, durant sa gestation et pour sa mise-bas.

 

Et après ...

 

Liée ensuite au comportement exploratoire, la stabilité émotionnelle du chiot continue de se forger essentiellement entre sa 3è et sa 8è semaine*, si sécurisé par la proximité d’une génitrice équilibrée et de sa fratrie, il peut rencontrer un monde suffisamment diversifié.

C’est durant cette période de forte attraction sociale, qu’un univers varié et stimulant (si justement cela lui est proposé) lui permet d’abord de découvrir, puis de se familiariser avec des formes, des matières et des couleurs, des sons et des odeurs. Il peut apprendre à aborder les objets, à exercer sa motricité et devenir de plus en plus confiant et assuré. Enrichi d’expériences multiples, le chiot est préparé à avoir plus tard dans sa vie, des réactions pondérées devant toute nouveauté.

 

Parallèlement, il doit apprendre à interagir avec les êtres vivants (d’abord ses congénères) et doit donc absolument rester avec sa mère et sa fratrie, minimum 2 mois (et même jusqu’à 3 mois, seulement si l’enrichissement du milieu de vie est maximal)

Les interactions avec les siens lui permettent de structurer des comportements sociaux et le préparent à une future vie collective. L’apprentissage de la ritualisation des contacts entre chiens se fait là, et les mécanismes de l’autocontrôle et de l’inhibition de la morsure se mettent en place. Le chiot apprend le contrôle et l’interruption de tout comportement, mouvements, morsures, au cours des jeux de combats avec ses congénères (et seulement avec eux). 

 

Privé de ces acquisitions précoces, un chiot risque de devenir un animal «tornade» que rien ne sait arrêter, et mordilleur à l’excès avec ses futurs congénères de rencontres et avec les humains.

 

Dans le même temps, de quotidiennes manipulations douces et attentives du chiot par les éleveurs, habituent celui-ci à considérer l’humain comme espèce amie. Les différents profils masculins et féminins, adultes et enfants sont à lui faire rencontrer, si possible en admettant un peu la fratrie dans l’habitat. Familiarisé aux bruits et odeurs d’un intérieur d’humains, à leurs gestuelles, voix et contacts, le chiot est mieux armés pour la vie en famille et préparé à aborder tout contexte nouveau sans stress majeur.

Une familiarisation également précoce à d’autres espèces animales (ex : les chats et rongeurs présents dans de nombreux foyers) garantit la bonne aisance du chiot à vivre plus tard près d’eux.

 

Récapitulatif

 

Une grande partie du devenir du chiot se joue donc dans les toutes premières semaines qui suivent sa naissance, car son cerveau est toujours en plein développement. Une majorité de neurones ne se trouveront mis en activité que par les stimulations de son environnement, reçues de ses différents organes sensoriels. Des contacts corporels, de la lumière, des bruits, des odeurs, puis des interactions avec les congénères et autres espèces humaine et animales, vont progressivement sculpter et programmer richement ce cerveau.

 

Sans assez de stimuli extérieurs à lui-même, le chiot n’acquiert pas de capacités motrices, tactiles, visuelles, auditives et olfactives performantes. S’il n’y est pas exercé très tôt, il n’acquiert pas non plus de bonnes capacités à connaître et reconnaître les siens ou d’autres êtres vivants comme « amis », ni à développer des compétences sociales avec eux. 

 

Le chiot faisant l’acquisition de mécanismes adaptatifs à son environnement en général par la richesse et la qualité des expériences très précoces qu’il aura pu faire, on peut donc mesurer que l’élevage en chenils et boxes isolés ne favorisera pas le plein épanouissement sensoriel et émotionnel des chiots, qu’un type d’élevage plus proximal peut offrir.

 

Le choix de reproducteurs équilibrés, la qualité de vie et de mise-bas de la reproductrice, ainsi que les conditions d’enrichissement du milieu pour un développement précoce optimal des chiots, sont donc tout un ensemble à prendre en compte par le futur acquéreur, pour orienter son « bon choix » d’élevage et y trouver le « bon chiot ».

 

* L’âge minimum légal de vente d’un chiot étant de 8 semaines rappelons-le.

 

Danièle Mirat - Caniconsultante

 


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