Voir aussi:
Brossages et soins quotidiens
dans la complicité avec son chien
Voir aussi: L'heure du bain, précautions
pour que tout se passe bien
Brosser, laver, sécher son chien…
Oui, mais s’il s’y oppose ?
Nous avons vu en détails dans nos précédents articles (soins
quotidiens et
l'heure du bain) que
brossage, bain, essuyage des pattes, nettoyage des oreilles, des
yeux, etc, sont des soins nécessaires à l’hygiène du chien
autant qu’au maintien d’une complicité entre ses propriétaires et lui.
Cependant, certaines personnes ont bien du mal à assurer ces
manipulations indispensables, et au milieu de tous les chiens
qui se laissent bien faire (ou presque) il y a ceux qui
rechignent et même s’opposent à tout soin quel qu’il soit.
Pourquoi certains chiens vont-ils se laisser faire docilement ?
Pourquoi d’autres qui se laissaient faire plus ou moins bien, ne
permettent plus rien du tout ?
Et même, pourquoi certains chiots sont-ils rebelles depuis leur
plus jeune âge à toute manipulation ?
Il y aurait autant de réponses que de chiens, car chaque animal
aura une histoire différente, qui viendra éclairer ses raisons
d’être aujourd’hui a priori confiant ou méfiant, ou bien encore
complètement réfractaire à tout contact.
-
C’est ainsi que Calypso (3 mois) mordille les mains,
grogne et refuse toute approche de ses propriétaires « armés »
d’une brosse ou d’une serviette.
-
Balboa (11 mois) qui n’était pas vraiment coopératif
pour l’essuyage de ses pattes avant de remonter dans la
voiture en retour de balade, est petit à petit devenu
totalement opposé à ce soin. Le brossage à la rigueur, mais il
ne faudrait même pas penser à le laver !
-
Teeboon (5 ans) ne veut absolument plus approcher le
bac à douche, alors qu’on l’y a tant et tant été lavé sans
problème.
-
Quant à Largo (12 ans) il ne veut plus désormais qu’on
le brosse ou le lave, et surtout plus qu’on lui coupe les
griffes.
En examinant ces problématiques avec leurs propriétaires, on
aperçoit que Calypso, Balboa, Teeboon et Largo avaient chacun
leurs bonnes raisons de s’opposer (différemment d’ailleurs) aux
divers soins proposés.
Les 4 chiens anticipaient ces moments comme des contraintes et
cherchaient à s’y soustraire par tous les moyens dont ils
disposaient. Chacun d’eux montrait son souhait de voir cesser
ces manipulations : depuis le simple évitement du chien qui
bouge en tous sens sous la brosse, jusqu’à la fuite en règle au
moindre signe annonciateur de bain, et pourquoi pas les menaces
avec grognements pour faire reculer ! Encore aurait-il fallu que
les propriétaires de Balboa, Teeboon et Largo, comprennent qu’insister
sans chercher à rendre leurs soins moins contraignants, allait
conduire leur chien au refus.
-
Pour Calypso le rétif, tout était en lien avec ses
mauvaises conditions de développement précoce. Il sortait d’un
élevage en chenil où les contacts étaient limités à l’apport
nourriture et le nettoyage, sans vrai souci de soins tactiles.
Les chiots souples et dociles ne sont pas le fruit du hasard,
mais bien le résultat du patient travail d’éleveurs
consciencieux, qui veillent à les manipuler soigneusement tout
au long de leur développement (et dès la naissance). Ils
préparent des petits êtres adaptables et confiants dans le
toucher des humains, et ne reste plus aux acquéreurs de ces
chiots, qu’à proposer des soins du corps organisés dans la
complicité, pour d’entretenir cette confiance.
-
Balboa, lui, s’était vu imposé sans ménagement, le
nettoyage des pattes et le brossage de ses poils longs, en
devant juste se soumettre à ses propriétaires sous peine de
sanction. Docile tant qu’il était petit, il s’est vite montré
insaisissable, jusqu’à devenir grognon si on le capture enfin
pour le nettoyer. Il est trop considéré comme naturel qu’un
chien soit docile et accepte sans réserve toutes nos
manipulations. Ces soins indispensables à nos yeux, n’ont
aucun sens et sont contraignants pour l’animal, qui peut
toutefois s’y prêter volontiers si l’on parvient à ne pas les
lui rendre trop déplaisants.
-
Teeboon de son côté, a fait dernièrement la douloureuse
expérience d’être pris en charge par les enfants de la
famille. Les parents voulant responsabiliser leurs 2 jeunes
ados vis-à-vis du chien, leur ont confié les tâches de le
brosser et même le laver. Les 2 dernières séances de douche se
seraient semble-t-il passées dans le chahut (eau trop chaude
ou trop froide, éclaboussures et shampooing dans les yeux, la
truffe ou les oreilles, une contention trop brutale, etc...)
résultat Teeboon ne veut même plus approcher la salle de bain.
On comprend que ces expériences ont dû être trop désagréables
et qu’il préfère légitimement ne plus les renouveler.
-
A propos de Largo, personne ne s’était rendu compte
qu’il commençait à perdre de la souplesse et qu’il essayait
même d’échapper aux tapes affectueuses de son propriétaire sur son
encolure et ses hanches. Catalogué de « vieil indépendant » en
prenant de l’âge, il voulait en fait simplement fuir les
caresses appuyées et surtout les soins du corps qui
réveillaient trop de douleurs articulaires.
Pour chacun de ces chiens, leurs propriétaires devront restaurer
(et même instaurer pour Calypso) une confiance nouvelle dans les
soins. Il faudra beaucoup de patience en changeant les manières
de s’y prendre, en faisant peut-être au début, des soins « pour
de faux » comme disent les enfants, c'est-à-dire juste en mimant
les gestes.
Rompre avec les rituels existants qui stressent le chien, et
changer l’approche, les mouvements, le lieu… comme par exemple
ne pas se pencher sur lui mais se mettre à sa hauteur, le
maintenir mais ne pas le bloquer… C'est la compréhension des
raisons qui ont conduit le chien à s'opposer aux soins qui
mènera individuellement aux moyens de remédier, et le
"forcing" ne fait assurément pas partie des remèdes, bien au
contraire!
Autant
d’adaptations donc, vers lesquelles un Caniconsultant pourra
guider s’il le faut, pour repartir du bon pied.
Petit rappel
Si très tôt, le chiot n’a pas été initié positivement à toute
forme de manipulation, il peut plus tard se révéler rétif aux
soins corporels. En première ligne, ce sont les éleveurs qui
doivent manipuler soigneusement leurs chiots tout au long de
leur développement. Une carence à ce niveau est d’ailleurs
rapidement repérable par les acquéreurs, quand le petit animal
réagit aux caresses par des mordillages difficiles à réguler.
Le chien peut se laisser volontiers toiletter s’il en retire des
sensations agréables. Attention donc à certaines parties de son
corps, qui sont des zones très sensibles aux brossages (ex :
l’arrière des oreilles, le poitrail, le ventre et dessous la
queue). Zones à donc
aborder avec plus de précautions, pour garder la confiance et la
coopération de l’animal.
En bref, il y a lieu de toujours ajuster tous nos contacts à la
morphologie (robuste ou délicate) de notre chien, à son âge
(chiot fragile, ou senior qui peut souffrir des maux de la
vieillesse) ainsi qu’à ses sensibilités corporelles
personnelles.
Danièle Mirat avec la collaboration de Patricia
Marie - toiletteuse
Publié
dans la revue Atout chien n° 253
Voir aussi:
Brossages et soins quotidiens
dans la complicité avec son chien
Voir aussi: L'heure du bain, précautions
pour que tout se passe bien
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