« Week-ends,
congés, déplacements... attention: stress en vue! »
Congés courts ou longs, week-ends simples ou prolongés sont
autant de moments où le chien de la famille se voit concerné par
la migration collective. Cela bien sûr quand il peut faire
partie de la « fête », et que l’on n’a pas décidé de le placer
en pension, ou le confier à des parents ou des amis.
Vacances, week-ends : moments de joie avec son chien... parlons
pour nous !
Car cette « fête » que nous nous faisons d’aller nous reposer,
nous distraire et nous changer du quotidien accompagnés de notre
chien, n’est pas exactement vécue comme on peut l’imaginer pour
nombre d’entre eux. Nos référentiels ne doivent servir qu’avec
précaution, à apprécier et interpréter ce que peuvent ressentir
nos chiens dans ce que nous leur proposons de vivre avec nous.
Les rituels familiaux du quotidien sont confortables pour nos
« 4 pattes », et toute rupture avec ces repères tranquillisants
est souvent égale à excitation et difficultés d’adaptations,
sans que cela soit bien repéré comme tel.
Pour que nos congés soient autant une vraie fête pour eux que
pour nous, quelques anticipations et précautions aideront
surtout les plus jeunes, les émotifs, les malades ou
convalescents ainsi que les seniors, qui seront beaucoup plus
sensibles à tous ces changements de vie.
La « fièvre » des préparatifs
Pour le chien pas de prévision, car il est juste dans son
présent et les projets que forment ses propriétaires lui restent
étrangers, jusqu’à ce qu’il soit dans leur agitation des
premiers préparatifs de départ. C’est là qu’il constate (parfois
inquiet et souvent excité) que quelque chose se passe !
Pour préparer tranquille « sans avoir un chien dans les pattes »
qui ne fait qu’ajouter au stress de tous, ça aide de l’isoler de
cette « fièvre » des préparatifs. Si l’on compte voyager par la
route, lui proposer la voiture comme abri est un soulagement, si
toutefois il est de ceux pour qui ce véhicule est habituellement
synonyme de plaisir/balade !
Le voyage et le mal des transports
Voiture, train, bateau, avion, sont autant de moyens de
transport que le chien empruntera avec plus ou moins de bonheur,
suivant l’habitude ou non qu’il en a. Le vétérinaire pourra
prescrire à l’avance de quoi l’apaiser s’il le faut pour le
trajet.
Des
produits
naturels existent aussi...
Une boîte de transport peut-être vécue comme tranquillisante (y
compris en voiture) si l’on a pris soin préalablement d’y
familiariser l’animal (en rendant cette boîte positive, à chaque
déplacement elle devient un refuge apprécié par l’animal).
D’encombrement prévisible, cet équipement permet en voiture,
d’arranger les bagages autour sans « prendre » sur la place du
chien, tout en garantissant la sécurité de tous (attention !
jamais dans un coffre sans ôter la plage arrière, car l’air n’y
passe pas)
Si le chien voyage sur le siège arrière, il s’impose de
l’équiper d’une laisse spéciale cliquée à la ceinture de
sécurité (lors de freinage brusque : pas de risque de
propulsion, et aux arrêts « pipi » : sortie sous contrôle
assurée).
Pour tous trajets en voiture quand il fait chaud, ne pas laisser
le chien avec la tête à la portière, car otites et
conjonctivites menacent ses oreilles et ses yeux.
Et faut-il encore rappeler qu’un animal ne doit pas être laissé
dans une voiture même à l’ombre en été (sur aire d’autoroute,
parking d’hyper-marché, bord de plage interdite aux chiens ou
pont d’un bateau de transport avec la voiture, etc...) le risque
d’un coup de chaleur est rapide et mortel chaque année pour
quantité d’animaux.
Une fois sur place
Un habitat inhabituel, gîte, camping ou autre, doit être
inspecté avant l’installation pour repérer produits ou plantes
toxiques, escalier ou balcon sans protection, etc. On peut
accompagner le chien dans sa familiarisation avec les nouveaux
lieux et ne le lâcher que si l’on est seul dans un espace bien
clôturé.
Le changement de climat ou de régime alimentaire chahute le
système digestif du chien (ne donc ne pas changer abruptement
d’aliment, et toute nourriture étant plus sensible à la chaleur,
ne jamais rien laisser à disposition)
Montagne, campagne, bord de mer ou de lac peuvent receler des
« pièges » qui pourraient transformer les congés en épreuve
(voire même en cauchemar) pour le chien et sa famille.
Dangers potentiels
-
Les
parasites tels que puces, tiques, aoûtats, les insectes tels
que moustiques, guêpes, frelons, de même que les serpents, les
crapauds sont autant de rencontres plus ou moins dangereuses
(avec parfois risque mortel) pour le chien. Se renseigner
auprès de son vétérinaire pour le prémunir au mieux. Des
produits naturels
peuvent encore une fois aider.
-
En
campagne, les épillets s’accrochent aux poils du chien et
s’enfoncent douloureusement sous la peau (inspecter surtout
oreilles, nez, espaces interdigitaux des pattes après chaque
balade et consulter rapidement un véto s’il le faut)
A la rencontre d’espèces animales inconnues (bovins, ovins,
volailles, etc) le chien peut être curieux ou/et craintif d’un
animal un peu méfiant et lui-même peu familier des chiens.
Les animaux d’élevage ne sont pas des proies*
et le chien ne doit
pas les agresser (c’est souvent le cas par peur). Il faut être
prévoyant en ne le laissant pas gambader librement, sans être
sûr d’avoir tout contrôle sur lui.
S’il venait à s’affoler, le
chien risque de s’enfuir et se perdre dans un environnement
inconnu (pucé ou tatoué c’est bien, mais une médaille avec un
n° de tél mobile, permet de contacter les maîtres plus vite...
quel stress évité !
-
Sur la
plage (non interdite aux chiens) attention au sable et au vent
responsable de conjonctivites, au risque d’insolation, de
diarrhées par ingestion d’eau de mer ou d’irritation cutanée
si l’on ne rince pas son chien à l’eau douce après une
baignade.
-
Les
pétards des 14 juillet, 15 août et autres fêtes locales
affolent de nombreux chiens qui essaient de fuir les
détonations insupportables à leurs oreilles hypersensibles
(nombreux sont ceux qui échappent à leurs maîtres et se
perdent ainsi!) Soit on regarde les feux d’artifice de
très loin avec le chien en laisse, soit de préférence on
l’isole en sécurité (sans le laisse seul dans un lieu qu’il ne connaît pas) et
l’on veille à banaliser ses peurs en restant neutre.
Bonne vacances avec ces quelques conseils, et bravo de prendre
bien soin de vos compagnons à 4 pattes.
*
En
balade, le chien de protection de troupeaux d’ovins, doit aussi
être respecté, car souvent seul avec son troupeau, il agit de
son propre chef en menaçant tout inconnu (chien ou humain) qui
s’approche, pour imposer un détour. Il a été sélectionné et
dressé pour cela et quand il s’avance devant les randonneurs
(qui sont souvent sûr de leur bon droit à circuler sur les
chemins) il protège ses brebis craintives, vulnérables et très
inquiétées par la présence d’un super prédateur humain,
accompagné d’un chien sur-stimulé par cette rencontre.
Il faut donc être prévoyant en ne laissant pas son chien
gambader librement, sans être sûr d’avoir tout contrôle sur lui
et sagement amorcer le détour qu’impose ce chien de troupeau,
garant du calme et de la sécurité des bêtes dont il a la charge.
(Propos et conseils recueillis auprès de Vincent Ducomet,
éleveur d’ovins et de chiens de conduite
et de protection dans la Drôme)
Danièle Mirat - Caniconsultante
Texte publié dans le magazine Atout Chien n° 245
|